Durant la guerre d'Algérie (1954-1962), l'abbé Dugas eut l'idée de créer un petit journal – Entre nous – dans lequel les jeunes Treilliérains correspondaient régulièrement avec les soldats de la commune engagés de l'autre côté de la Méditerranée. Voici ce que Clément Briand et Paul Civel y relataient en mai 1957 à l'adresse de leurs compatriotes :
«C'est aujourd'hui dimanche 28 avril qu'a lieu notre metting d'aviation.
La pluie est de la partie comme à toutes les fêtes de Treillières.
Vers 10 h, elle cesse et le soleil fait son apparition. Déjà les premiers avions atterrissent sur l'aérodrome des Landes (entre Muzon et Chavagnes).
Midi : les camions affluent, autant les pompiers que ravitaillement. Des membres de l'Aéro-club de la Loire-Atlantique (1) déjeunent sur le terrain. Un Piper fait la tournée de propagande.
À 14 h, chaque responsable est à son poste : six avions sont présents sur le terrain dont un Stampe (2) piloté par M. Provost, as et moniteur de l'aéro-club de Lorient.
La foule entre sans tarder et s'empresse d'admirer les avions et visiter les stands. La fête bat son plein. De nombreux baptêmes de l'air sont gagnés à la roue de la fortune.
À l'heure de l'acrobatie, le Stampe décolle dans toute sa splendeur, prend un virage assez serré, essaie de redresser, puis, malheureusement tombe au bout de la piste côté Muzon. Le pilote, M. Provost, s'en tire avec quelques méchantes égratignures. L'avion est brisé, tout ça par suite d'une panne de moteur.
Et la fête continue. L'avion des Galettes Saint-Michel apparaît dans le ciel, puis un avion particulier, ce qui fait donc huit avions.
La foule visite les stands bien achalandés.
Tout à coup un bruit de moteur nous fait regarder dans l'espace. C'est le bimoteur Dragon Air France avec trois parachutistes. Il les largue à 3 000 mètres. Les hommes nagent dans l'azur jusqu'à l'ouverture de leur parachute. Deux tombent dans la foule et l'autre sur la piste. Les gens accourent autour d'eux pour constater la position de l'atterrissage.